St-Etienne Lettriste Exhibition

Après la fin de l’art. Musée d’art moderne de St-Etienne Metropole, Novembre 2003–Février 2004.

Après la fin de l’art [After the end of Art]. Museum of Modern Art, St-Etienne Metropole, France. November 2003–February 2004.


Pour ceux qui ont fait le détour à Saint-Etienne, à 50 minutes de Lyon en TER, les brillantes cubes noires du Musée d’art moderne dans la banlieue de La Terrasse pouvaient surprendre dans cette région dépassée par l’économie moderne. Deuxième urprise, le Musée expose l’avant-garde du XXe siècle avec éclat, partant du lettrisme et suivi de ses successeurs, comme le situationnisme. S’inspirant des Lipstick traces de Greil Marcus, les directeurs de l’exposition déclarent leur intention de révéler « l’histoire secrète du 20e siècle. »

Une galerie entière est consacrée au lettrisme des années 1945-1958, avec des œuvres d’Isidore Isou, Maurice Lemaître, Gabriel Pomerand, Jacques Spacagna et Gil Wolman, suivi de la seconde vague de lettristes avec Roland Sabatier, Alain Satié, Gérard-Philippe Broutin, François Poyet, Anne-Catherine Caron.

D’autres salles exposent l’Internationale Lettriste, avec d’autres œuvres de Gil Wolman et J.L. Brau, et ensuite la Deuxième Internationale Lettriste et l’Internationale Situationniste, avec Dufrêne, et enfin d’autre groupuscules plus récentes.

Cette exposition soutient l’idée que le lettrisme isouien a inspiré toute l’avant-garde du deuxième moitié du 20e siècle en Europe. A l’entrée de la galerie lettriste on passait une vingtaine des Erreurs de Roland Sabatier, engageants et accessibles jeux de mots tels que « phacile » et « PINTURE, » œuvre qui se liait logiquement au grand Monumental (mot/nu/mental) de François Dufrêne, exposé dans la salle de l’Internationale lettriste. Passé Sabatier, on voyait des œuvres capitales du lettrisme naissant, comme Les Nombres d’Isou et Canailles de Lemaître. Contournant une œuvre de Lemaître dans une vitrine au sol, on entrait dans une grande salle avec d’autre œuvres de Satié, Sabatier, Poyet, Broutin, Caron, Lemaître et Isou.

Les œuvres dominantes de la grande galerie lettriste était signés Isidore Isou, tels que sa Télévision déchiquetée ou l’anti-crétinisation 1962-1987, où l’écran d’un téléviseur est couvert de signes lettristes, et son œuvre supertemporelle, L’étagère–Ensemble d ‘œuvres super-temporelle, un étalage de pots de couleurs que les spectateurs devaient utiliser pour peindre sur le mur (et trois mois après le vernissage le mur était bien badigeonné de lettres et de signes). Les 30 feuilles de l’ Infinitésimal contrôlé et relancé d’Alain Satié dominaient un mur adjacent.

Ailleurs dans le musée une petite salle de projection montrait le Traité de bave et d’éternité (1951), film d’Isou qui a fait scandale et un succès d’estime au Festival de Cannes en 1951, où avait été patronné par Jean Cocteau et a décroché un prix spécial. Dans ce premier exemple du cinéma discrépant, la bande visuelle montre le jeune Isou en Elvis Presley, se promenant dans le quartier St-Germain, pendant que la bande sonore, non-synchronisée, est une conférence sur les principes du cinéma lettriste et des poèmes lettristes récités par un chœur.

Sous la direction de Stefano Arnaldi, le musée offrait un spectacle gratuit le premier dimanche de chaque mois, et pour le dernier spectacle durant l’exposition Après la fin de l’art, des étudiants de théâtre et de beaux-arts de Saint-Etienne ont présenté leur conception de l’avant-garde avec des sketches et manifestations, et en récitant des slogans situationnistes et des poèmes lettristes, devant un public nombreux.

 

 

 

 

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Those who made the trek to the gleaming black cubes of the Museum of Modern Art of Saint-Etienne, off the beaten track in an economically depressed steel-mill region of France, were rewarded with a wide-ranging and visually stimulating exhibition of Lettrist and Situationist art, including their off-shoots and successors. Referring to Greil Marcus’ book Lipstick Traces the organizers of the exhibition declare their own intention to reveal the “secret history of the 20th century.”

An entire large gallery was dedicated to Lettrism, focusing on the years 1945-1958, with works by Isidore Isou, Maurice Lemaître, Gabriel Pomerand, Jacques Spacagna and Gil Wolman, followed by the next wave of Letrrists, with Roland Sabatier, Alain Satié, Gérard-Philippe Broutin, François Poyet, Anne-Catherine Caron.

Other rooms showed the Lettrist International, with more works by Gil Wolman, plus Guy Debord and J. L Brau, then on to the Deuxième International Lettriste and the Internationale Situationniste, showing Dufrêne and others splinter groups.

This exhibition made it clear that Isou’s Lettrism inspired the whole avant-garde movement of the second half of the 20th century in Europe. One entered the Lettrist gallery past a large collection of Roland Sabatier’s Erreurs, word games with slightly altered spellings, such as “phacile” and “PINTURE.” This work connected to the large Monumental (mot/nu/mental) by François Dufrêne, exhibited in the Lettrist International gallery, and had crowd appeal and accessibility, though it is less significantly Lettrist than what was to come. Beyond Sabatier the walls of a corridor displayed some of the classic works of early Lettrism, such as Isou’s Les Nombres, and Lemaître’s Canailles. Visitors then maneuvered around a glass case on the floor containing another Lemaître work and into a large room with more works by Satié, Sabatier, Poyet, Broutin, Caron, Lemaître and Isou.

The dominant works in the large Lettrist gallery were by Isidore Isou, such as the Télévision déchiquetée ou l’anti-crétinisation 1962-1987, where the screen of a television set is covered with Lettrist signs, and his supertemporal work, L’étagère–Ensemble d ‘œuvres super-temporelles, a shelf of paints that viewers were invited to use to paint on the wall (and three months after the show opened, the wall was well painted with many colors, signs and letters). Another wall was dominated by the 30 prints of Alain Satié’s Infinitésimal contrôlé et relancé.

Elsewhere in the museum a projection room gave continuous showings of Isou’s ground-breaking film, Traité de bave et d’éternité (1951). This first example of discrepancy cinema, where the sound track and visual track are asynchronous, was supported by Jean Cocteau at the 1951 Cannes Film Festival, and became notorious for winning a special prize. The film uses repetitive footage of Isou, looking like Elvis Presley, walking around the St. Germain district of the Latin Quarter, while the sound track carries an exposition of his ideas and some Lettrist sound poetry recited by a chorus.

The succeeding galeries showed works by members of various groups, such as Fluxus and the Situationists.

Under the direction of Stefano Arnaldi, the first Sunday of each month was free, with special shows. For the last Sunday show of this exhibition some students from the St-Etienne Theatre and Fine Arts schools presented their version of Lettrist and Situationist theatre, with entertaining readings and events enjoyed by a large audience. Actors wore panels with Debord slogans on them, while others recited Lettrist sound poetry, and so forth.

 


Photos of the St-Etienne Exhibition

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