Exhibition: Lettriste Photography

Lettrist Photography at the Gallery 303 (Statesboro, Georgia, USA) February 2004

La Photo Lettriste à la Galerie 303 (Statesboro, Géorgie, USA) Février 2004


 

Une des idées capitales d’Isidore Isou, c’est que l’art passe par des phases de croissance et de destruction, phases qu’il nomme amplique et ciselante. L’amplique comprend la période de découverte et d’application de trouvailles, pour arriver à la perfection du genre, telle que nous l’avons vu avec la peinture de la Renaissance. La phase ciselante opère le mouvement contraire, avec la destruction de tout ce qu’on avait accompli, et la réduction de l’art à ses éléments, par exemple la diffraction de la couleur par les impressionniste, la reduction de la forme avec le cubisme, et l’anéantissement de l’anecdote par l’art abstrait.

La photo lettriste part de l’idée que la phase amplique est fait accompli–de Niepce jusqu’à Man Ray–et la tâche devant les lettristes est de ciseler. La photo lettriste commence donc par des images faites avec des Nikon et des pellicules haut de gamme, diapositive et photo numérique, mais ensuite l’image est déformée par tous les moyens possibles, des “erreurs” de production jusqu’à l’attaque contre la surface du cliché.

La surface de la photo lettriste se rapporte au concept de l’hypergraphie, et surtout aux gisements de textes entassés. Dès les débuts du lettrisme, les artistes ont ajouté des signes réels ou inventés d’une manière presque archéologique, pour intensifier et augmenter la richesse de l’image visuelle et du sens de l’œuvre.

Les 42 œuvres de cette exposition représentent la production récente du groupe lettriste, et cette exposition est le successeur logique à L’Avant-garde photographique lettriste (1951-1990), exposé à la Mairie du Ve arrondissement en 1990. Plusieurs des mêmes artistes sont exposés ici, et la présente exposition montre où la photo lettriste en est à l’entrée du XXIe siècle.

Roland Sabatier est lettriste depuis les années 60, s’illustrant en toutes les domaines de l’art, et il est l’auteur d’un important livre sur le lettrisme (Lettrisme–Les créations et les créateurs). Ses photos se caractérisent par des surfaces durement traitées, avec même des vêtements collés aux images. Les cinq photos de Sabatier dans cette exposition sont presque oblitérées par des couches de couleur et de signes, et sont dédiées à Hermès.

Alain Satié est également lettriste depuis longtemps ; il écrit récemment une série de livres sur le lettrisme et l’avant-garde de l’art. Ses signes personnelles ont paru divers formats, de la peinture aux meubles. Ici ils sont adaptés à la photo comme appliqués au cliché aussi bien que découpés dans le papier photographique. Les images de base sont des photos de l’artiste avec son chien dans un paysage insolite.

Gérard-Philippe Broutin et François Poyet incarnent l’aspect introspectif du lettrisme. Une série de huit autoportraits par Broutin montrent l’artiste en des poses énigmatiques superposés des signes hiéroglyhiques que Broutin exploite depuis ses débuts comme lettriste. Poyet présente une série d’œuvres datant des années 70 jusqu’au présent, employant des techniques adaptées du cinéma cisélante. Son autoportrait en explorateur commente de façon humoristique sur l’idée de l’avant-garde, et d’autres œuvres témoignent de sa prédilection pour les jeux de mots.

Woodie Roehmer et Anne-Catherine Caron élaborent l’aspect narratif du lettrisme, comprenant des œuvres supertemporelles, à être complétées par les spectateurs. Ici, Roehmer propose une promenade imaginaire que l’observateur est invité à faire. Elle utilise aussi des paquets de fragments de photos découpées qui suggèrent que le public doit les reconstituer. Caron compose un « roman » en quatre grandes photos du plan d’une exposition de lettristes féminins qu’elle avait montée en Italie en 2003. Les photos montrent les différentes propositions d’organisation de l’expo, et d’autres signes et documents sont collés et peints sur les photos.

David Seaman est un Américain qui expose avec le lettristes depuis les années 80. Il préfère des signes inspirés du continent américain, surtout les pétroglyphes amérindiens. Il compose aussi des « photomobiles » où des boîtes à musique ciselées fournissent le moteur sonore pour le mouvements de pans photographiques dans l’œuvre.

 

 

 

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One of the basic Lettrist ideas about art is that everything goes through an amplifying phase and a chiseling phase. The amplifying phase is when new elements are discovered and applied to an art, eventually perfecting its impossibilities. This can be seen in the visual arts with the development of Renaissance-style realistic painting. The chiseling phase is a gradual destruction of that accomplishment through reducing the art to its elements, and this can be seen in painting when artists broke up color with Impressionism, broke up form with Cubism, and broke up content with Abstract Expressionism.

Lettrist photography assumes that the amplifying phase of photography has been accomplished–from Niepce to Man Ray–and the Lettrists are now working on the chiseling phase. Lettrist photography thus begins with the highly polished images of Nikon lenses, fine grain film, color slides and the latest digital technology, then alters it with overexposure, distortions, double images, surface treatments and extensions beyond two-dimensionality.

The Lettrist surface treatments relate to the Lettrist concept of “Hypergraphics,” or overlaid texts. From the early stages of Lettrism, the artists in the group have articulated their visual works with added layers of text and image, following the principle that letters and signs accrete to images in an almost archeological manner, adding levels of interest and suggested meaning. Often these layers involve words and fragments of readable text, but they also may include historic alphabets and writing systems, such as hieroglyphics and petrogplyphs, or signs invented by the artists themselves.

The works in this exhibition represent recent creations of the Lettrist group, and it is the successor to the exhibition, L’Avant-Garde Photographique Lettriste (1951-1990) which was shown at the Latin Quarter gallery of the Mairie du Ve Arrondissement de Paris in 1990. That exhibition included several of the artists who are participating in the Gallery 303 show, which takes stock of the Lettrist movement as it enters the 21st century.

Roland Sabatier has been an active Lettrist since the 1960’s, working in all media and writing an important book about the movement. His photographs feature heavy surface treatments, and have even included attaching articles of clothing. The five works in this show relate to the god Hermes, the messenger.

Alain Satié, also a long-term veteran of Lettrism and currently a prolific writer on the movement and on the avant-garde, has developed a language of personal signs that appears in many of his works, from painting to furniture. Here these signs are applied as cut-outs and overlays to a series of photographs of himself and sometimes his dog, in a strange sculpted landscape.

This self-reflective side of Lettrist photography emerges strongly in the work of François Poyet and Gérard-Philippe Broutin. A series of eight Broutin self-portraits feature similar enigmatic poses with an overlay of his familiar hieroglyphics. Poyet is represented with a series that reaches back to his work in the 1970’s where double image is combined with overlay techniques used in chiseled cinema. His self-portrait dressed as a stereotypical explorer is a humorous comment on the avant-garde, while his more recent works demonstrate his fondness for word-play.

Woodie Roehmer and Anne-Catherine Caron demonstrate the narrative aspect of Lettrism, which has included “supertemporal” works, to be completed by the observer. Here Roehmer shows an imaginary promenade that the viewer is invited to join. She also employs added-on packages of photo fragments, suggesting that the viewer is to reconstruct an image with them. Caron has a series of four large photographs showing the development of an art show, an exhibition of female Lettrists that she presented in Italy in 2003. The photos show the different arrangements of works, with superimposed layers of signs and documentation of the show.

David Seaman, an American who has exhibited with the Lettrists since the 1980’s, brings images and signs from the American continent, in particular signs based on Amerindian petroglyphs. Seaman extends the photographic plane with moving panels activated with chiseled music box movements, hence the name photomobile for these works.


Photos of the Exhibition

Some of the Photos Themselves:

Gérard-Philippe Broutin 8 Untitled photos based on self-portrait

Anne-Catherine Caron Roman d'une exposition [Novel of an art show]: I-IV

François Poyet 5 pieces

Woodie Roehmer 5 pieces

Roland Sabatier Hermes series

Alain Satié 5 pieces

David W. Seaman 5 pieces


Other Lettriste photo series at this site:

Gérard-Philippe Broutin Les Pyramides


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