Hassan Massoudy a fait son apprentissage en calligraphie
traditionnelle comme enfant en Iraq. Il a completé
ses études à Baghdad vers la fin des
années 60, quand il s'est exilé en France,
où il habite depuis. La fin des années
60 à Paris était un moment
privilégié pour un calligraphe,
considérant toutes les tendances artistiques
qui était actives à l'époque.
Bien que tout jeune il eût déjà
développé ses propres innovations,
le bouillon culturel de Paris lui a indiqué
de nouveaux problématiques à
résoudre. On peut voir ses adaptations
de la calligraphie traditionnelle comme des
détournements radicaux. Mais en
même temps, la tradition de la calligraphie
musulmane s'est toujours nourrie de sources
variées, et la formation de Massoudy
l'avait préparé pour ce qu'il a
rencontré en France. On pourrait
soutenir la proposition qu'une calligraphie,
telle qu'on la trouve au proche orient ou en
Chine, se caractérise par la
possibilité d'expérimentation,
permettant à l'artiste d'intégrer
diverses éléments et même
de faire des innovations individuelles.
Cela met en question la notion des idées
occidentales de
l'expérimentation, qui sont
souvent mécaniques.
Je doute pourtant que Massoudy s'intéresse
beaucoup à ce débat. Ses
activités comprennent des exercices
de calligraphie dans son atelier, bien entendu,
et en même temps il la pratique comme
une forme de spectacle traditionnelle. Ce
spectacle engage non seulement la musique,
mais aussi la récitation de contes,
qu'on peut mêler avec la calligraphie
de diverses manières. Au niveau
élémentaire, comme à
l'école primaire, il s'agit d'écrire
en écoutant de la musique pour rendre
compte du rythme et de l'enchaînement
narratif. Raconter une histoire facilite la
compréhension d'un texte, et
facilite aussi la mémorisation. Le public
musulman accepte facilement que les
arts soient mélangés. Notons
en passant que pour les Chinois, la poésie,
la musique, la calligraphie et la peinture font
un art composé. Le public non-musulman
n'a aucune difficulté à
accepter ce sens communal, bien que
certains soient surpris de le reconnaître.
La communauté est essentiel pour
Massoudy, et cette communauté n'est
sûrement pas limitée aux
Musulmans. Son oeuvre vise souvent la paix
et la tolérance comme valeurs
primaires, ce qui le mène tout naturellement
à participer à l'Amnesty
International, UNICEF, et d'autres organismes
de leur suite. L'idée de la paix
s'exprime chez Massoudy en des proverbes.
Les proverbes communiquent la fraternité
et l'accord dans une communauté, et
chez Massoudy ils créent des liens
plus vastes, avec l'espoir de rassembler les
cultures du monde à travers une
expérience commune.
Massoudy a contribué aux douze
derniers numéros de Kaldron,
et on trouvera quelques'unes de ses oeuvres
sur ce site, mais il importe de rassembler
ici une exposition spéciale. A côté
des oeuvres touchant à la paix et
aux proverbes, nous proposons aussi une
rubrique sur la calligraphie, où
Massoudy s'empare des formes européennes.
Il faut bien se rappeler que l'original d'une oeuvre
est souvent de format trés grand, et
que Massoudy y attache des textes
supplémentaires et aussi des
encadrés.
- Karl Young
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Hassan Massoudy began his apprenticeship in traditional calligraphy as a
child in his native Iraq. He completed his studies in Baghdad in the late 1960s
and expatriated to France, where he has lived since. The late 60s was a great
time for a calligrapher to be in Paris, with many confluent and divergent
movements going on in all the arts. Although he had developed new ideas on
his own as a young man, the cultural foment of Paris provided Massoudy with
additional ideas to work out in various ways. Some would see his revisions of
caligraphic traditions as radical departures. But at the same time, the
Islamic tradition of calligraphy has always drawn on diverse sources, and
Massoudy was partially prepared by his basic training for what he found in
France. You could argue that calligraphy
such as that of the middle east - or China - has an inherent experimentality
built into it, that not only allows the artist to incorporate many elements
from different places and circumstances, but encourages individual experiment.
Thus it could raise some questions about our mechanical western notions of
experimentation.
But I doubt that Massoudy has much interest in arguing about things. His
activities include practicing his calligraphy in his studio, as you might
expect, but also as a form of traditional performance art. This includes not
only music, but also story telling, which can be integrated with calligraphy
in a number of ways. On its simplest level, this is central to forms of
elementary education, in which writing to musical accompaniment helps teach
the rhythms and continuities of movement; and stories aid not only in
understanding a text, but also in remembering it. Adult Moslem audiences more
or less take this continuity of arts for granted, as a part of their heritage.
Let me note that in the Chinese tradition, poetry, music, calligraphy, and
painting also make up a composite art. Non-Moslem audiences seem to find
little trouble in relating to this sense of community, even though some
surprise themselves with their response.
The sense of community is essential for Massoudy, and that community is
most emphatically not limited to Islam. Much of his work focuses on peace and
tolerance as a prerequisite of all that has value, and this quite naturally
leads him into work with Amnesty International, UNICEF, and other related
organizations. If peace forms one of Massoudy's major themes, it reaches back
into one of the basic social currencies of his tradition, the proverb.
Proverbs may promote fellowship and agreement in a limited community, but
Massoudy reaches out to those of other traditions in the hope that these will
help form a common tender, based in shared community experience, that may
bring the world's cultures together.
Massoudy contributed to most of the last dozen issues of Kaldron,
and some of his work may be found elsewhere at this site, but it seems fitting
to bring this survey together here. In addition to strings of examples related
to peace and proverbs, we have set aside a section on calligraphy itself,
where Massoudy in one way or another adapts specifically western forms to his
texts. Please remember in looking at these that the originals are often large,
and that, in addition to the main text, Massoudy often paints elaborate
auxiliary texts, and auxiliary texts within auxiliary texts.
- Karl Young
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